La prise en charge thérapeutique d’une denture usée par érosion, attrition, abrasion ou, plus souvent, par une association de ces causes, doit s’envisager selon la sévérité des lésions. La prévention et les approches non invasives demandent toujours d’être privilégiées en première intention [1]. Cependant, il existe des situations cliniques dans lesquelles une restauration pérenne est indispensable afin de rétablir les fonctions perdues, tant fonctionnelles qu’esthétiques [2, 3]. Les restaurations directes à base de composite, qui ont l’avantage de pouvoir être envisagées sans préparation, souffrent malheureusement d’un vieillissement prématuré pouvant représenter jusqu’à 28 % d’échec après trois ans [4].
Les restaurations indirectes présentent une meilleure résistance mécanique, facilitent le contrôle de la dimension verticale et offrent une meilleure morphologie, surtout dans le cas de restaurations globales [4, 5]. Parmi les matériaux envisageables pour ces réalisations, les céramiques renforcées, les polymères hybrides ou renforcés constituent des options cliniques ayant leurs indications [5-7]. Dans tous les cas, ces restaurations indirectes demandent une préparation plus invasive, répondant aux exigences de résistance mécanique du matériau [8], et représentent aussi un coût plus important. Enfin, la prise en charge thérapeutique s’avère souvent être un challenge quant à la chronologie des actes. Cet article se propose de présenter une chronologie clinique éprouvée, adaptée à la plupart des situations cliniques d’usure et basée sur l’utilisation de restaurations esthétiques en céramique collée (RECC).
Analyse clinique initiale
L’analyse clinique initiale doit être systématique. Elle permet d’établir l’étiologie de l’usure et ainsi de s’assurer que celle-ci est corrigée en même temps que la restauration prothétique globale. Le traitement d’une usure par érosion ne doit…